En pensant bien faire, je me suis abîmée

« En pensant bien faire, je réponds à tous les e-mails que je reçois.

Je fais mon travail avec engagement, et j’aimerais être perçue comme généreuse. Alors je réponds à tous ceux qui me sollicitent, quelle que soit leur question. Mais depuis quelque temps, je me sens perdue, envahie par ces demandes : certains semblent penser que je n’ai de temps que pour eux, que je peux travailler gratuitement, que je n’ai pas besoin qu’on me parle poliment ».

À moi qui t’écoute, il semble que ces demandes que tu acceptes seraient comme des passants que tu aurais laissé entrer dans ton jardin et dont tu serais en train de réaliser qu’ils piétinent tes plantations.

La générosité, pour toi, ne s’exprime-t-elle que dans cette grille de jardin grand ouverte ?

Ne pourrait-elle pas être présente aussi dans le simple fait que ton jardin soit une réjouissance pour le regard quand on l’observe de l’extérieur ? Ou dans le sourire avec lequel tu réponds que la grille de ton jardin, aujourd’hui, est fermée ? Comment pourrais-tu faire rimer générosité et respect de soi ?

« En pensant bien faire, j’ai pris en charge les devoirs avec mes trois enfants.

Étant professeur des écoles moi-même, je pensais pouvoir mettre mes compétences à la disposition de mes enfants pour le bénéfice de tous. Seulement voilà, ça ne se passe pas avec mes enfants comme avec mes élèves. L’un d’eux ne veut jamais s’y mettre, l’autre a besoin de moi exclusivement, le troisième ne travaille bien que le soir, au moment où je suis crevée. Et je crie. Je n’arrive pas à mettre en pratique les conseils que je donne moi-même aux parents de mes élèves. Du coup je me sens mauvaise professeur ».

À moi qui t’écoute, il semble qu’à vouloir professionnaliser ton rôle de mère,

tu souffres dans ta posture professionnelle et dans ta posture de mère.

Dans ton rôle de professeur, c’est à toi d’apprendre à tes élèves à faire du vélo. Dans ton rôle de mère, tu n’as pas à leur apprendre à pédaler, ils ont des professeurs pour cela. Et si ton rôle à toi était plutôt de favoriser les conditions pour qu’ils puissent faire du vélo, de les aider à trouver eux-mêmes les réponses sur la mécanique du vélo, de discuter vélo avec eux ?

« En pensant bien faire, je m’occupe de mes collègues et les allège de tâches

pour que le service tienne le coup, car nous sommes débordés. Je sais sentir les besoins des autres, et j’aime le fait que mon métier me permette de vivre mes valeurs fortes de soin et de partage. Mais j’ai tendance à brûler mes réserves en ne voyant l’étendue des dégâts que lorsque je me retrouve incapable d’avancer, au bord de l’épuisement total ».

Moi qui t’écoute, je visualise une balance avec dans le plateau de gauche toute l’énergie que tu dépenses dans ta vie de famille et dans ta vie professionnelle, et dans le plateau de droite la ressource que tu t’octroies chaque jour. Il me semble qu’il faudrait cent ans de promenades en plein air, de séances de lecture dans un transat, de dîner avec des copines, pour équilibrer ta balance. Alors sans chercher l’équilibre à tout prix, veux-tu laisser cette image te rappeler combien de telles occupations, loin d’être un « luxe », sont nécessaires à ton équilibre à toi ?

« En pensant bien faire, j’ai lu tous les livres d’éducation que j’ai trouvés,

je me suis jetée corps et âme dans la vie de famille, me dévouant pour mes enfants. Considérant que je devais participer à la vie du foyer, j’ai pris en charge la logistique de la maison même si je déteste ça. En pensant bien faire, je n’ai pas repris le boulot comme j’en avais le souhait, pour pouvoir être tous les soirs à la sortie de l’école, car je pensais que c’était nécessaire pour l’équilibre de mes enfants. »

À moi qui t’écoute, il semble qu’à force d’étouffer les signes de ton désir, qui t’appelle aussi ailleurs que dans ta famille, tu ne te respectes pas. En pensant bien faire, peut-être as-tu oublié ce dont ton enfant a besoin en premier lieu : une maman qui va bien ?

À toi qui fais tes choix en « pensant bien faire »,

je t’invite à questionner ce référentiel : d’où vient-il ? De quelle échelle de valeurs procède-t-il ? Cette échelle de valeurs est-elle proche ou éloignée de la tienne ? Qui parle quand tu dis « je pense bien faire » ? Est-ce celle en toi qui craint le jugement des autres ? Que veut dire « bien faire » en la matière ?

Je t’invite à mettre en pièces détachées ce « je pense bien faire en… », pour repérer quand il te prend au piège d’idées toutes faites, susceptibles de t’embarquer au royaume de l’irrespect de soi et des relations énergivores.

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Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne et créatrice de Ma Juste Place

Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne

J’ai à cœur d’accompagner sur le chemin de leur juste place les femmes qui, à force de vouloir assurer sur tous les fronts, s’épuisent et font l’inverse de ce qui compte pour elles. En m’appuyant sur vingt ans d’expérience professionnelle en tant que psychologue et sur mon expérience de vie, j’ai mis au point une méthode sur mesure qui vous permet de bâtir une vie conjuguant sens et plaisir. Vous repartirez de chaque séance avec une vision plus claire de vos enjeux et des actions concrètes pour avancer.

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