Vie de femme, d’épouse, de mère épuisées, 10 questions sans concession à Valérie de Minvielle !

Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne, a fondé en 2015 majusteplace. Elle s’adresse à des femmes épuisées à force de vouloir concilier leur rôle de femme, d’épouse et de mère. Elle accompagne ces femmes à se recentrer, à retrouver équilibre, plaisir et sens au quotidien. Elle a accepté de répondre à cette interview musclée.

1 – Valérie de Minvielle, vous proposez à des femmes de trouver leur juste place de mère, d’épouse, de femme active, n’est-ce pas une démarche nombriliste ?

 Il ne s’agit pas de se regarder dans le miroir en se trouvant belle, mais de se reconnecter à soi-même. Contrairement à nos parents, nous vivons dans une société ultra-rapide, où nous sommes ultra-connectés au monde et aux autres par les réseaux sociaux. Nous sommes bombardés d’informations sur n’importe quel sujet à n’importe quel moment. Connaissez-vous des gens qui ont un rythme cool ? qui s’offrent quelques minutes par jour à ne RIEN faire ? qui ne sont pas dépendants de leur téléphone portable ?

Le résultat de cette course permanente ? Nous ne sommes plus connectés à nous-mêmes…. En tout cas les femmes qui viennent me voir souffrent de ce manque de connexion à elles-mêmes : elles ne savent plus qui elles sont ni ce qu’elles veulent. Elles se sont oubliées, diluées dans leurs différents rôles qu’elles vivent comme des obligations plus que comme des choix. Et la contrainte prend le pas sur la conscience.

Quand on décide de ne plus subir sa vie mais de la choisir, est-ce nombriliste ?

2 – Et partir en WE en amoureux ne suffirait pas ?

Pour perdre votre bedaine, vous choisissez quoi vous ? Faire un jogging de temps en temps le samedi ? Ou alors décider, pendant six mois, d’aller deux fois par semaine faire du sport, de manger mieux, moins gras, plus sain, de vous peser régulièrement, de surveiller votre silhouette dans le miroir ? Ce n‘est pas un tour de magie mais un travail que d’obtenir des changements durables dans une situation installée.

3 – Alors que leur proposez-vous ? « Connais-toi toi-même » ?

Oui, je leur propose effectivement de faire le point sur qui elles sont devenues, ce qui les fait vibrer. Bien souvent elles l’ont oublié. Et elles souffrent dans leur cœur, dans leur tête, dans leur corps, dans leurs relations. Je travaille sur chacun de ces axes avec elle. Ensuite, une fois qu’elles savent mieux qui elles sont, dans quel sens elles veulent aller, et comment y arriver, certaines me demandent de travailler la sphère professionnelle. D’autres ont besoin de prolonger cet accompagnement dans le temps, pour consolider les nouvelles habitudes de vie et ne pas retomber dans les pièges de l’oubli de soi. Une de mes premières clientes m’écrivait l’autre jour qu’elle ne s’énervait presque plus depuis qu’elle avait compris le mécanisme qui lui faisait monter la moutarde au nez. Apprendre à se connaître, à se comprendre, à s’observer lui a permis de réagir autrement.

4 – Et en trouvant sa juste place, la femme ne risque-t-elle pas de déstabiliser son mari ?

Ha ha ! Oui ! La famille fonctionne comme un système de liens qui dépendent les uns des autres. Si un élément du système se repositionne, il y a de fortes chances qu’un autre élément, voire tous les éléments du système, bougent à leur tour. J’entends dans votre question les craintes sous-jacentes : la rupture du couple. Dans mon expérience, c’est plutôt l’inverse qui se produit : c’est le fait de travailler sur elle-même, à se re-centrer qui va éviter à cette femme le burn-out ou la tentation de tout envoyer balader, mari compris.

Il m’arrive de plus en plus souvent, à la fin d’un accompagnement avec une de mes clientes, de recevoir un message de cette femme disant : « mon mari se pose des questions, il aimerait aussi se faire accompagner. Recevez-vous aussi les hommes ? ».

5 – Justement, pourquoi les femmes et pas les hommes ?

Parce que je parle de ce que je connais, de ce qui m’est familier : je suis aussi passée par ce moment fort déstabilisant où j’ai cherché ma place, dans ma vie conjugale, dans ma vie de mère, dans ma vie professionnelle, dans mes projets personnels.

J’ai des demandes de la part d’hommes, et aussi de la part de femmes autour de la cinquantaine/soixantaine, au moment où leurs enfants quittent le foyer et où elles envisagent la transformation de leur vie active après la retraite, passage où beaucoup de choses sont à repenser également. Cette période de vie est riche et inattendue, j’y viendrai surement un jour mais pour l’instant me concentre sur les femmes de 30-40 ans. Et le champ de recherche sur cette phase de vie reste vaste !

6 – Vous avez travaillé en tant que psy dans les écoles et dans la formation, et puis dans le monde médical : pourquoi vous n’avez pas continué ?

Parce que j’ai décidé, à l’âge de 40 ans, suite à un rejet professionnel pour « profil atypique », de créer ma propre activité. Parce que j’ai choisi de travailler pour ce en quoi je crois le plus : la valeur de la singularité de chacun et l’harmonie en couple et en famille ! Parce que 20 ans de différents postes en tant que psychologue clinicienne, psychothérapeute, psychologue scolaire et formatrice m’apportent le recul suffisant pour savoir là où je suis au top de mes compétences et capacités : l’accompagnement.

Mon activité me permet d’allier ce que je fais de mieux et la cause qui m’importe le plus.

Je travaille à faire reconnaître cette « cause » des femmes épuisées à force de vouloir tout mener de front : ce n’est pas un phénomène de mode : c’est un phénomène de génération ! Nos mères et grand-mères ont énormément fait pour que la situation de la femme évolue. Elles ont acquis pour nous des droits pour améliorer notre qualité de vie. Et maintenant que nous pouvons tout faire, nous nous donnons l’obligation de tout faire ! Aujourd’hui pour se sentir respectée une jeune femme « doit » avoir des enfants choyés, un mari amoureux, et un travail épanouissant. Et tout écart à cette norme est vécu souvent comme un échec personnel par ces femmes, qui, quand elles viennent me voir, se sentent au fond du gouffre, au bord du burn-out.

Je me sens aujourd’hui vraiment à ma juste place dans mon travail, complètement engagée avec chacune de mes clientes pour les aider à retrouver confiance en elles, à vivre leur vie à leur façon et non comme les autres, à connaître et aimer leurs talents, à inventer leur façon d’être épouse, mère, femme !

7 – En tant que psychologue, ne trouvez-vous pas que l’offre des coachs a un côté « tarte à la crème » ?

Ha ha ! Les coachs n’ont pas le monopole de la tarte à la crème : on en trouve aussi chez les psys ! Cette impression « tarte à la crème » vient sans doute de certains coachs et/ou psys qui laissent penser qu’il existe des recettes pour être heureux, ou que leur intervention a des vertus magiques. Ce qui est faux bien entendu.

Coaching et psychothérapie impliquent chacun des postures et méthodes différentes qui ne s’adressent pas aux mêmes personnes.

8 – C’est quoi cette différence entre coaching et psychothérapie ?

Pour faire rapide, je dirais qu’une psychothérapie s’adresse à quelqu’un qui souffre de façon intense et invalidante. Elle est une invitation à voyager dans sa propre histoire en travaillant sur ses angoisses et ce qui se joue entre elle et le psy pour comprendre comment elle s’est tissée, puis arriver à vivre avec en souffrant le moins possible, grâce à un réaménagement psychique.

Un coaching s’adresse plutôt à quelqu’un qui cherche à progresser dans un domaine, ou à se reconvertir professionnellement, à renforcer sa confiance en lui, en tous cas à atteindre un résultat précis. Le coaching va questionner ses habitudes, ses idées toutes faites, il est une invitation à réaménager ses automatismes et ses projets pour atteindre le résultat escompté.

J’ai écrit un article plus détaillé sur le sujet : cliquer ici pour le lire

C’est aussi une question de sensibilité : certains sont allés beaucoup plus loin avec quelques séances de coaching qu’en plusieurs années de psychothérapie. Comme ces enfants qui font des bonds avec leur orthophoniste alors que rien ne se passe avec le psy.

C’est un cocktail qui dépend des méthodes utilisées, du moment de la démarche, et surtout de l’alchimie qui se crée entre les deux personnes.

9 – Les femmes se plaignent souvent auprès de leur mari qu’elles ont du mal à concilier leur vie professionnelle et leur vie privée : comment les aidez-vous ?

Oui, et ces difficultés sont teintées d’une grande culpabilité : « je suis nulle, les autres y arrivent et moi pas. Pourtant elles ont plus d’enfants que moi, leur mari se déplace plus souvent que le mien, mais elles y arrivent quand même… ». J’entends souvent de tels propos.

La première chose est de trouver les besoins qui ont été négligés chez chacune depuis longtemps. Certaines réalisent qu’elles ont un besoin fondamental de calme et d’ordre pour se sentir bien, et que leur vie est un tourbillon désordonné depuis des mois, ce qui les épuise. D’autres découvrent qu’elles ont un fort besoin d’être « challengées », et qu’en l’absence d’un défi à relever, c’est la logistique du quotidien qui occupe le vide. Comme c’est une activité qui les ennuie, elles ne s’y montrent pas efficaces et s’y engluent effectivement. Alors qu’une fois excitées par leur « challenge », concilier la vie professionnelle et leur vie de famille devient une simple affaire d’organisation rondement menée.

L’aide que je leur apporte est une aide à se redécouvrir. Après des années de vie de couple, l’arrivée d’enfants, des déménagements, des deuils, des changements professionnels : beaucoup de pièces du puzzle ont changé. J’aide ces femmes à revenir à elles-mêmes. Mes clientes parlent souvent de changement d’état d’esprit, de prise de conscience libératrice. Dernièrement, une cliente qui travaille depuis chez elle me disait « J’en fais plus qu’avant mais ça passe mieux car au lieu de subir, c’est moi qui choisis tout de mon emploi du temps ».

10 – Justement, quel est le meilleur retour que vous ayez eu sur votre travail ?

Le retour qui m’a le plus touchée, c’est l’e-mail qu’une cliente m’a envoyé après une séance entière dédiée à ses relations avec sa belle-famille. Elle m’a écrit « il y aura un avant et un après cette séance dans les relations avec mon mari à propos de sa famille. Jamais je n’aurais pensé que nous puissions avoir avec mon mari une telle discussion dans le calme. »

Vous pouvez lire ici comment mes clientes parlent de ce que ce travail leur a apporté.

Et puis je suis également très touchée des femmes que je ne connais pas et qui m’écrivent que telle ou telle vidéo du lundi a eu un effet déclic et qu’elle se sont mises en mouvement pour une psychothérapie. Récemment une femme m’a écrit que la séance gratuite que nous avions eue ensemble il y a un an avait été déterminante dans sa vie. De tels retours m’encouragent encore plus !

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Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne et créatrice de Ma Juste Place

Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne

J’ai à cœur d’accompagner sur le chemin de leur juste place les femmes qui, à force de vouloir assurer sur tous les fronts, s’épuisent et font l’inverse de ce qui compte pour elles. En m’appuyant sur vingt ans d’expérience professionnelle en tant que psychologue et sur mon expérience de vie, j’ai mis au point une méthode sur mesure qui vous permet de bâtir une vie conjuguant sens et plaisir. Vous repartirez de chaque séance avec une vision plus claire de vos enjeux et des actions concrètes pour avancer.

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