Travail chez soi : les deux piliers de la réussite

Travailler depuis chez soi peut être une expérience très enrichissante mais peut aussi tourner au cauchemar. L’organisation est une chose, certes, mais Valérie de Minvielle pointe aussi la question du respect, essentielle pour organiser les journées. Il s’agira pour vous de vous imposer en tant que professionnelle auprès de vos proches, qui vous voient « à la maison » et de vous-même, comme ayant un « vrai » travail.

« Mon rêve, ce serait de pouvoir travailler au moins un jour par semaine depuis chez moi, mais mon entreprise n’est pas « pour » le télétravail », me dit Marielle avec déception. Laure aussi rêve : « le pied, ce serait de travailler de chez moi, de ne plus avoir besoin de courir dans les transports en commun, et de pouvoir aller chercher tranquillement mes enfants chaque soir à l’école, aaahh ce serait fantastique ».

Travailler chez soi, sommum de l’équilibre de vie ?

Pour certaines d’entre nous, cette idée est très séduisante : liberté des horaires et du rythme de travail, liberté de mouvement, adaptabilité appréciée des jeunes mères de famille, évitement des transports en commun, plaisir de travailler dans un environnement connu et aimé, réduction des coûts, confort de pouvoir s’éloigner des codes vestimentaires par exemple, etc…

Mais travailler de chez soi soulève aussi des questions et comporte des pièges. Claire s’est installée en tant que designer indépendant : cela fait deux ans qu’elle travaille depuis chez elle. Elle me contacte en disant « je suis devenue le secrétaire général de la maison, je suis débordée et ne sais plus où sont mes priorités, j’ai besoin d’aide pour me reconcentrer sur le travail ». Louise est photographe. Elle travaille depuis chez elle, dans une partie de son appartement qu’elle a aménagée en un joli studio. Depuis, elle voit son domicile devenir également le lieu de travail d’amis, de sa famille qui lui demandent à l’occasion de les dépanner en lui prêtant son lieu. Ce qu’elle fait, trop souvent : « et puis en plus souvent je me retrouve à ranger avec eux, à réparer les trucs abîmés et tout le monde trouve ça normal, j’y perds une énergie folle ». Pauline, elle, a très envie de passer le pas de travailler chez elle, mais elle craint de ne pas supporter la solitude : « et puis de toutes façons je n’ai pas de lieu pour travailler, nous n’avons pas de place chez nous, je ne me vois pas installer un bureau dans la cuisine ».

Que ce soit du télétravail pour son employeur, ou dans le cadre d’une création d’entreprise, de plus en plus de femmes travaillent depuis chez elles. La réussite de ce challenge repose, à mon sens, sur deux piliers.

Premier pilier : savoir dire « non » aux autres.

Pour ceux qui travaillent dans un bureau, ou chez leurs clients, la maison reste le lieu de la famille, un lieu de repos, de loisir. Leurs sollicitations et demandes d’aide émanent toutes de cette vision. Celle que vous ne pouvez pas être VRAIMENT en train de travailler.

Votre mari par exemple, va vous demander un petit service « Tiens, puisque tu es là, je peux faire livrer mon paquet à la maison jeudi, tu pourras le réceptionner ? ». Une de vos amies, que vous n’avez pas vue depuis longtemps, et qui ce jour-là est de passage dans votre quartier, va s’étonner que vous n’ayez pas une demi-heure pour boire un café avec elle à 14 heures. Votre voisine va, sans hésiter, vous demander de la dépanner « je sais que tu es là, je suis désolée mais j’ai un impératif de boulot, tu peux me garder ma fille une heure ? »

Savoir dire non à ces demandes-là est souvent difficile, pour les clientes que je reçois : « oui mais quand je réponds « j’ai du travail à faire », les copines me disent que je peux le faire à un autre moment, que j’ai le choix de mon organisation, moi, etc…

Si l’argument « j’ai du travail » ne convainc pas, écoutez-les, celles qui travaillent dans un bureau, parler de leur disponibilité : « ah non ce jour-là je suis en réunion toute la journée, je ne peux pas me libérer ». Et pourquoi pas les imiter en disant systématiquement, que ce soit vrai ou non : « Ah non, ce jour-là je suis en rendez-vous client toute la journée ».

A votre mari vous pouvez expliquer calmement que vous refusez de tout prendre en charge. Que vous envisagez de louer un box dans un espace de co-working. Ou alors lui dire ce que vous êtes prête à faire et ce que vous refusez de faire. Certaines vont aimer étaler une lessive entre deux RV, d’autres auront besoin de ne faire absolument aucune tâche domestique pendant leurs heures de travail. A chacune de trouver son rythme et de le dire.

En plus de trouver les mots qui fassent mouche, pour arriver à dire « non » à ces demandes-là, il vous faut, mesdames, être bien convaincue de la valeur de votre travail, de votre droit à travailler depuis chez vous, de l’estime que vous portez à ce que vous faites de votre vie.

Deuxième pilier : savoir se dire « oui » à soi

C’est bien de cela qu’il s’agit en effet : se dire « oui », c’est le vouloir et y croire. « Je travaille de chez moi et c’est important pour moi. Ce n’est pas un loisir ni une sous-activité, c’est mon travail ».

Se dire « oui », c’est aussi définir ce qui fait que vous vous sentirez efficace. Avez-vous besoin de vous maquiller pour vous sentir « au travail » ? Avez-vous besoin d’un lieu particulier dans votre appartement, aménagé pour votre travail ? Il n’y a pas de règles. Se dire « oui », c’est écouter ses besoins, ses envies, son rythme personnel. Vous êtes coincée sur un problème que vous n’arrivez pas à résoudre ? Pourquoi pas aller faire un tour de pâté de maison en marchant, pour vous libérer l’esprit ? C’est aussi ça, travailler.

Vous avez remarqué que le lundi, vous vous sentez toujours stressée par la montagne de mails à ouvrir et à traiter ? Pourquoi pas décider que le lundi sera un jour sans rendez-vous, destiné à trier, traiter le courrier, organiser la semaine, lire la presse qui vous concerne ?

Pauline ne s’imagine pas travailler dans la cuisine. D’autres au contraire, une fois les enfants partis à l’école, voient la table familiale comme un bureau de luxe où étaler papiers et ordinateur avec cafétéria sur place.

Savez-vous qu’Agatha Christie a écrit ses romans policiers quelles que soient les conditions : pendant la guerre, quand le papier était rare, sur un coin de table dans un salon hors de chez elle, en plein terrain de fouilles archéologiques quand elle accompagnait son mari au Moyen-Orient ? Elle écrivait sans arrêt, avec n’importe quel stylo, sur n’importe quel support, dans n’importe quel endroit. Avec le succès qu’on lui connaît.

Alors en ce début d’année, à vous qui travaillez déjà de chez vous, et à vous qui aimeriez passer ce pas, je vous souhaite d’être votre propre Agatha Christie, soucieuse avant toute chose de trouver les conditions originales qui vous permettent d’exprimer au mieux vos talents !

Article écrit pour Féminin Bio le 26 janvier 2018

L’auteur : Valérie de Minvielle est psychologue clinicienne. Après 20 ans d’expérience en psychologie clinique et art-thérapie, elle a fondé en 2015 « ma juste place », une méthode d’accompagnement personnalisé pour les femmes qui veulent trouver leur équilibre et se sentir à leur juste place dans leur vie de couple, en tant que mère, et dans leur vie professionnelle et sociale. Valérie anime également des formations à la connaissance de soi dans plusieurs instituts de formation et établissements scolaires, en France et en Belgique. La joindre sur majusteplace.com et sur sa page facebook.com

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Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne et créatrice de Ma Juste Place

Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne

J’ai à cœur d’accompagner sur le chemin de leur juste place les femmes qui, à force de vouloir assurer sur tous les fronts, s’épuisent et font l’inverse de ce qui compte pour elles. En m’appuyant sur vingt ans d’expérience professionnelle en tant que psychologue et sur mon expérience de vie, j’ai mis au point une méthode sur mesure qui vous permet de bâtir une vie conjuguant sens et plaisir. Vous repartirez de chaque séance avec une vision plus claire de vos enjeux et des actions concrètes pour avancer.

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