Quand la mère tue la femme

La féminité à l’épreuve de la maternité

Florence a déménagé pour rejoindre son compagnon. Pour cela elle a quitté son travail, avec l’idée d’en chercher un dans leur nouvelle ville. Puis elle a été enceinte et une petite fille est née, faisant leur joie.

Oui mais. Florence n’a pas trouvé de place en crèche. Elle et son compagnon n’ont pas de famille proche de chez eux sur qui se reposer pour garder la petite. Florence se dit :

« Bon, tant pis, je vais m’occuper de la petite jusqu’à ses 3 ans, et puis ensuite je chercherai un travail ».

Oui mais. Florence n’avait jamais imaginé dans sa vie, de devoir un jour arrêter de travailler. Elle adorait son travail, et elle veut travailler. Travailler nourrit une part importante de son identité. De son identité de femme. Florence me dit :

« J’aime mon compagnon, j’aime ma fille, nous formons une famille, nous sommes réunis. C’est ce que nous voulions. Oui mais… je ne vais pas bien du tout. C’est comme si en devenant mère, je n’existais plus en tant que femme. »

Oui, car Florence aimait aussi son travail pour cela : l’image positive que son travail lui renvoyait de sa vie de femme. Femme engloutie sans prévenir par sa nouvelle condition de mère.

La question que Florence se pose, c’est « comment retrouver cette vie de femme qui me faisait du bien et qui a disparu ? ». En retrouvant un travail ? Oui, sûrement.

Mais en allant plus loin…

Florence pourrait aussi se questionner sur ce que la mère a éteint de la femme en elle ? Comment, chez elle, ces deux images s’opposent ? Et, plus loin encore, comment elles pourraient se réconcilier ?

Certaines femmes se sentent encore plus féminines en devenant mères. D’autres continuent à vivre leur féminité comme avant. Mais pour beaucoup, ces deux images s’opposent. A celles-là, je pose deux questions :

1 – Qu’est-ce que le fait de devenir mère a tué de la femme en vous ?

Je vous entends dire « ma silhouette ! ». Oui, d’accord, votre corps a changé. Parfois beaucoup.  Que pouvez-vous faire pour retrouver, non pas votre taille de guêpe, mais une sensation corporelle de féminité ? Qu’aimez-vous dans ce nouveau corps ? Lucie me dit :

« Moi j’ai pris du poids avec les naissances. Mon corps s’est affaissé, mais j’ai enfin des seins remarquables, moi qui n’était qu’une planche à pain ! ».

Violaine me dit avoir 10 kg à perdre. Elle est convaincue de retrouver une sensation de légèreté en perdant du poids. Finalement, lors de notre séance, elle découvre qu’elle tient plus à se sentir tonique que mince. À partir de ce moment, elle a pu décider de ce qu’elle pouvait mettre en place pour retrouver une tonicité. L’objectif devenait plus accessible que celui de devoir perdre 10 kg.

Agnès déplore, elle, le fait d’être devenue un dragon domestique. Elle dit :

« Je ne supporte plus la passivité de mon mari, il n’est plus prévenant comme il était et moi, depuis que nous avons des enfants, je me retrouve à m’énerver et à crier sur lui alors que dans le fond, tout ce que j’aimerais, c’est qu’il me prenne dans ses bras ».

Elle souffre de voir la femme en elle disparue au profit d’une mère-tempête.

Et vous, souffrez-vous de ne plus entendre la femme en vous que rarement ? Qu’aimeriez-vous retrouver de ce que vous aimez dans votre féminité ?

2 – Dans quoi mettez-vous votre féminité, vous ? Qu’est-ce qui vous fait le plus sentir femme ?

Un des chauffeurs qui accompagnent les stars de cinéma sur le tapis rouge pendant le Festival de Cannes me disait, en confidence :

« Cette année une des comédiennes était tellement serrée dans sa robe censée lui faire une taille ultra-fine qu’elle n’a pas pu s’asseoir dans la voiture. Il a fallu la transporter allongée ».

C’est ultra-étonnée que j’ai été. Et intéressée par ce que cette histoire révèle de l’intensité de cette pression sociale sur la beauté des femmes. Oui, cet évènement réunit des stars qui respectent toutes les mêmes critères de beauté : talons hauts pour grandir les jambes, yeux ultra-maquillés pour les agrandir, bouche aux lèvres épaisses, seins pumpés par des soutien-gorges rembourrés etc… comme s’il y avait une image de beauté universelle (la poupée Barbie ?).

Alors que la féminité est d’abord une découverte personnelle, une sensation plus qu’une décoration.

Paola, que j’ai accompagnée pendant 4 mois à trouver sa juste place, a découvert, après une séance entière à travailler le lien qu’elle entretenait avec son corps, qu’elle mettait sa féminité dans… sa peau. Qu’elle avait magnifique, lisse et rose, veloutée. Elle m’a dit plus tard combien cette découverte l’avait aidée à commencer à… s’aimer. Elle a laissé tomber l’idée que la beauté se mesure à la finesse d’un tour de taille. Elle ne dit plus qu’elle se trouve moche, elle prend soin de sa peau.

Je l’ai croisée récemment et je l’ai trouvée lumineuse, gracieuse.

Est-ce, comme Florence, votre travail qui vous donne ce sentiment de féminité ? Est-ce le fait d’appartenir à un groupe de copines avec qui vous échangez ? Est-ce le fait de faire l’amour souvent ? Est-ce le fait de sentir vos cheveux longs ?

Anne-Laure réalise, elle, qu’elle ne se sent jamais aussi femme que quand elle attend un enfant. C’est, pour elle, la condition de mère qui réveille sa féminité. Quand elle est enceinte, elle prend soin d’elle, elle se sent tonique, belle, désirable. Elle fait attention à ce qu’elle mange et s’arrête au moindre signe de fatigue. Une fois l’enfant né, elle retrouve son vieux jean, néglige sa coiffure comme son alimentation. Elle formule avec moi le projet de retrouver sa féminité. Pour elle, cela passera par une alimentation plus saine et par un soin vigilant apporté à son teint :

« Je me sens bien quand j’ai bonne mine. Pour moi, tout est là », dit-elle.

Au-delà de la taille de vos fesses, ou de la forme de vos pieds, où mettez-vous votre féminité ? Et si, cet été, tout en étant la mère de vos enfants, vous vous attachiez à mettre en valeur ce que vous aimez de votre féminité ?

Article publié sur le site fabuleuse au foyer en juin 2017 : https://fabuleusesaufoyer.com/quand-la-mere-tue-la-femme/

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Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne et créatrice de Ma Juste Place

Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne

J’ai à cœur d’accompagner sur le chemin de leur juste place les femmes qui, à force de vouloir assurer sur tous les fronts, s’épuisent et font l’inverse de ce qui compte pour elles. En m’appuyant sur vingt ans d’expérience professionnelle en tant que psychologue et sur mon expérience de vie, j’ai mis au point une méthode sur mesure qui vous permet de bâtir une vie conjuguant sens et plaisir. Vous repartirez de chaque séance avec une vision plus claire de vos enjeux et des actions concrètes pour avancer.

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