Le vêtement peut-il effacer mes complexes ?
Un article écrit par Adélaïde Dubucq
Excusez-moi de ne pas être si bien « faite »
Ce qui me frappe depuis des années de pratique, c’est cette faculté qu’ont les femmes que j’accompagne à s’excuser. S’excuser du bazar qu’il y a chez elles, s’excuser de me recevoir en n’ayant pas LA tenue adéquate (comme si j’étais le juge international du look), s’excuser d’avoir des questions à poser, s’excuser de ne pas TOUT savoir, s’excuser d’avoir une garde-robe organisée du mieux qu’elles ont pu, s’excuser de ne pas être maquillées, et j’en passe. Pire encore quand elles s’excusent de ne pas faire une taille de moins, de ne pas avoir un corps « facile » pour porter les vêtements, de ne pas être aussi « bien faites » que leur sœur, ou l’ex de leur compagnon, d’être difficiles dans leurs choix vestimentaires car elles ont besoin de se sentir au top. Oui, très bien, c’est magnifique, soyez difficiles dans vos choix seulement ! Mais s’il-vous-plait, ne vous excusez pas. Je vous aime comme ça, chacune, courageuse, unique et pleine de potentiel, parfois naïve tellement vous êtes belle. Et j’aime particulièrement cette dimension de femme à femme où nous pouvons nous offrir, au-delà du métier et de la mission, de la bienveillance, de la douceur, de l’ultra positif !
Qu’est-ce que le rapport au corps ?
Le rapport au corps, c’est la manière avec laquelle nous interagissons avec notre corps, la manière avec laquelle nous nous voyons, nous connaissons. Il s’agit aussi de la façon que nous avons de nous occuper de notre corps, d’en prendre soin, de le chouchouter. Nous les femmes avons tendance à ne pas nous voir sous notre meilleur jour. Notre corps nous sert d’outil principalement. Nous l’utilisons pour réaliser les objectifs que nous nous sommes donnés d’atteindre. Bien sûr nous savons qu’il mérite beaucoup mieux que cela, bien sûr nous aimerions que cela change. Dans la pratique, nous ne prenons pas toujours le temps de bien nous en occuper. Pour plusieurs raisons, nous voyons nos complexes au quotidien, nous dépensons beaucoup d’énergie (et d’argent) pour les effacer de nos pensées, nous fixons notre attention sur « ce qui ne va pas ». Vous êtes d’accord ?
Qu’est-ce qu’un complexe ?
« Le complexe est défini comme un ensemble de préoccupations centrées sur un défaut (physique ou d’ordre intellectuel ou psychologique) réel ou supposé ».*
Dans ma pratique, le sujet des complexes est abordé avec (presque) toutes les femmes que j’accompagne. Et pour vous montrer à quel point la maladie est profonde, voici quelques chiffres vertigineux :
- A l’échelle mondiale, seules 4% des femmes se trouvent belles (contre seulement 2% en 2004).
- Seules 11% des jeunes filles se sentent assez à l’aise pour se décrire comme ‘jolies’.
- 72% des jeunes filles ressentent une importante pression relative à leur beauté.
- 80% des femmes trouvent que toutes les femmes ont quelque chose de magnifique en elles, néanmoins, elles ne le voient pas chez elles-mêmes.
- Plus de la moitié des femmes (54%) reconnaissent être leur pire critique beauté lorsqu’il s’agit de leur apparence.
* Source : Dove https://www.dove.com/fr/stories/about-dove/our-research.html
https://www.doctissimo.fr/psychologie/principales-maladies-psy/complexe-d-inferiorite
Il s’agit donc d’un constat alarmant. C’est-à-dire que ce que nous pensons souvent être une histoire personnelle concerne en réalité presque toutes les femmes.
Mon corps et moi
Alors, afin de prendre conscience de votre rapport au corps, si nous faisions un petit état des lieux ? Je vous pose 4 questions, et je vous invite à suspendre la lecture de cet article pour y répondre dans un petit cahier.
- Comment voyez-vous votre corps aujourd’hui ? A quoi vous sert-il ? Le connaissez-vous à 100% ? Vous sentez-vous alignée, reconnaissante, légère ? Ou bien est-ce un sujet auquel vous préférez ne pas trop penser ?
- Qu’en est-il des différentes étapes passées de votre vie ? Les avez-vous bien vécues, concernant votre rapport au corps ? Enfance, puberté, jeunesse, sexualité, couple, grossesse(s), prises ou pertes de poids, ménopause, etc…
- Comment voyez-vous l’avenir de votre corps ? Y pensez-vous parfois, souvent, jamais ?
- Et le vêtement, la tenue, la parure, quel rôle joue-t-il dans tout cela ? Est-ce une parure, dans un sens symbolique qui vous pare contre le froid et les agressions extérieures, vous soutient, vous et votre corps, dans tous vos objectifs et contextes quels qu’ils soient ? Est-ce une corvée pour vous ? Comme certains détestent cuisiner, détestez-vous vous mettre en valeur ? Dites-vous même, comme je l’ai déjà entendu, que vous avez « laissé tomber », que c’est « peine perdue » ? Ou alors, la vérité se situe au milieu. Vous faites de votre mieux ?
Quels sont les sujets qui touchent au rapport au corps ?
Les sujets concernés par le rapport au corps sont les suivants : la beauté, la sexualité, la séduction, la confiance en soi, l’estime de soi, les fiertés et les complexes, le fait de vieillir, la ligne de vie, le fait de devenir maman ou pas, la nutrition, le fait de perdre ou de prendre du poids, le physique, le type et tout ce que cela peut engendrer de bon ou pas (racisme, moquerie, etc.), le langage, la communication et bien sûr le vêtement. La liste n’est pas exhaustive, nous ne sommes pas égaux devant le corps. La pauvreté peut par exemple nous empêcher d’en prendre soin comme nous l’aimerions. A l’inverse, avoir les ressources financières ne mène pas toujours au meilleur soin de soi.
Pourquoi est-il si important ?
Notre corps, c’est notre capital, et ce dès notre création. C’est notre ressource de vie, d’être, de faire. Sans lui, nous ne sommes pas là. C’est notre source de bien-être, d’émotions, de communication, de pensées, de création, d’interaction avec le monde. Ne dit-on pas « être bien dans sa peau » ? « Se donner corps & âme » ? Venir au monde, c’est déjà immense, puis vient un temps dans la vie où une femme peut montrer au monde ce qu’elle a de meilleur.
Mon constat ? Très rares sont les femmes qui exploitent tout leur potentiel beauté, par manque de considération pour elles-mêmes, par manque de temps, de recul, d’objectivité, d’intérêt, de budget, etc. Comme je suis bien placée pour mesurer toute la puissance des atouts révélés, de la métamorphose intérieure et extérieure que cela constitue pour la plupart des femmes que j’accompagne, c’est là qu’arrive le lien au vêtement. A mon sens, la connaissance de votre style, en lien puissant avec votre personnalité bien définie, le tout traduit dans la pratique, constitue une source essentielle de bien-être au quotidien. Une fois que cela est en place, la mise en lumière, c’est-à-dire le fait d’oser se montrer au monde telles que nous sommes est parfois un pas supplémentaire à franchir.
En quoi détermine-t-il notre succès?
Comment l’image que nous envoyons autour de nous peut-elle être bonne quand nous sommes mal à l’aise avec notre corps personnalité ou style ? L’extérieur le ressent fort ! Cela fait effet miroir. Être bien dans sa peau, cela se travaille par l’extérieur (et l’intérieur) pour mettre en lumière (ou pas) notre personnalité unique. Il s’agit ici du message que vous donnez au monde.
Mais alors, est-ce que le vêtement peut effacer certains complexes ?
Absolument oui, après un travail parfois long d’auto-bienveillance, ou le fait de se faire aider. Pour répondre à cette question quoi de mieux que les mots d’une cliente qui a vécu cela. Clémence, la cinquantaine, est directrice marketing dans une banque, maman d’une famille nombreuse. Lors du premier rendez-vous, alors qu’elle me donne l’impression d’une personnalité joyeuse, courageuse et positive, d’un style élégant et affirmé, Clémence me confie avoir souvent envie de raser les murs au travail. Elle a envie de mettre plus de couleur dans sa vie! Son poste et son contexte professionnel sont exigeants, surtout en raison des nouvelles technologies qu’elle ne maîtrise pas toujours, le contexte est très masculin et parfois complexant. Clémence a tendance à ne voir « que » ce qui ne va pas avec son corps, c’est-à-dire la partie la plus large de ses cuisses, elle les trouve trop prononcées. Clémence est une superbe femme, aux longs cheveux blonds, ondulés et au style intemporel très couture. Dès le démarrage, les essayages passent tous par une question de ce côté-là. Est-ce que ce pantalon, cette jupe, cette robe me va « aux hanches ». Elle achète d’ailleurs très peu de pantalons, préférant simplifier la question en portant des robes. Sur la durée de son accompagnement, la question s’estompe peu à peu. Je lui apprends les formes à privilégier, les parties du corps à valoriser, la beauté d’un tout ! Et puis lors de notre entrevue pour son témoignage, voici ce qu’elle dira. « Les looks que vous avez réalisés avec moi sont tellement complets, raffinés, poussés, sophistiqués dans le sens qu’ils sont composés jusqu’au dernier détail, que j’en oublie mes complexes. Je les vis différemment. J’ai une amie qui disait qu’il faut être bien dans sa peau et je lui disais oui, mais c’est facile à dire. Sauf que maintenant, je suis vraiment sur la bonne voie. »
qui est Adélaïde ?
Adélaïde Dubucq est styliste personnelle. Elle est la fondatrice de Relooking & Queen. Elle accompagne des femmes actives qui ont du style à valoriser leurs atouts pour se mettre en pleine lumière et s’offrir une véritable renaissance. Adélaïde est une virtuose de la mode depuis plus de 15 ans. Elle est également journaliste et styliste pour le magazine Janette Luxembourg et elle a animé une séquence de Conseil en image pour RTL en Belgique pendant 4 ans.
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Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne
J’ai à cœur d’accompagner sur le chemin de leur juste place les femmes qui, à force de vouloir assurer sur tous les fronts, s’épuisent et font l’inverse de ce qui compte pour elles. En m’appuyant sur vingt ans d’expérience professionnelle en tant que psychologue et sur mon expérience de vie, j’ai mis au point une méthode sur mesure qui vous permet de bâtir une vie conjuguant sens et plaisir. Vous repartirez de chaque séance avec une vision plus claire de vos enjeux et des actions concrètes pour avancer.
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