Je ne me sens pas écoutée

Philippine, comme beaucoup de femmes que j’accompagne, regrette de trop crier sur ses enfants. Et comme souvent,, la raison invoquée est que ça semble être la seule façon pour elle de se faire entendre : « je ne me sens pas écoutée »,  « il n’y a qu’en criant que l’on m’écoute ». Philippine est en colère contre sa famille qui lui coupe constamment la parole. Une situation qui lui donne l’impression de ne pas exister en dehors de son « rôle d’assistante”. Elle passe alors du statut de victime quand elle est interrompue lors des repas familiaux, à celui de tyran quand elle crie sur ses enfants. D’où peut venir cette situation et comment y remédier ? Voici quelques exemples concrets qui vous apporteront des pistes de réflexion. 

Pourquoi vous criez ?

Lorsque je cherche à comprendre d’où viennent ses cris, Philippine pointe tout de suite du doigt son autorité de parent : « je hurle quand mes enfants n’obéissent pas, alors même que j’ai répété dix fois la même consigne ». Je comprends alors que la colère de Philippine intervient en cas de désobéissance de ses trois enfants. Elle met beaucoup d’énergie à leur éducation, elle attend donc d’eux qu’ils suivent aveuglément ses consignes. Si ce n’est pas le cas, alors Philippine crie plus fort, et ses enfants pleurent.

Établissez et énoncez les règles

Cependant, je découvre que Philippine n’a quasiment jamais pris le temps d’expliquer précisément les règles à ses enfants. À cela s’ajoute le fait que, de peur de leur faire du mal, elle n’ose jamais les punir. Je lui explique donc que, châtiment corporel excepté, une sanction proportionnée au comportement à réprimander permet d’apporter de la structure à l’enfant. Un élément de structure qui viendrait apaiser la vie de famille.

Des limites énoncées et appliquées calmement n’abîment pas l’enfant, elles le rassurent. Elles sont un rempart indispensable aux pulsions qui animent chacun d’eux : « taper ta soeur n’est pas une option envisageable ». Suite à notre rendez-vous, Philippine et son mari décident d’établir des règles, et les sanctions correspondantes si elles ne sont pas respectées. Ils les énoncent ensuite à leurs enfants. Grâce à cela, Philippine peut se faire entendre sans avoir besoin de crier..

Écoutez-vous

Si la situation de Philippine a pu s’améliorer rapidement, pour Déborah ce fût plus complexe. Lorsque je la vois, elle me demande comment faire entendre sa voix auprès de son mari. Je la questionne alors « imagine que cette situation reflète ce que tu vis au-dedans de toi. Sur quels points te dis-tu « je ne me sens pas écoutée » ?».  Quels sont les verrous qui la paralysent intérieurement ? Voilà ce que je cherche à comprendre.

Cela permet à Déborah de découvrir que tout part d’une promesse faite à son mari peu après leur rencontre. Celle de le soutenir quoi qu’il arrive dans son désir d’accomplir une grande carrière professionnelle. Tout au long de leur vie de couple et de parents, elle a toujours été fidèle à cette promesse, dédiant sa vie aux besoins de leurs enfants et à la logistique de la maisonnée. Oui mais voilà, les enfants grandissent, et l’envie de reprendre le travail se fait de plus en plus sentir pour Déborah. Elle n’a plus envie de rester en retrait et de s’adapter aux besoins de son mari.

Cependant, la peur que ce désir passe pour de la « trahison » la paralyse, et elle n’ose pas en parler à son mari. Un travail d’acceptation est donc nécessaire pour reconnaître la légitimité de cette envie, et l’affirmer. Puis pour en parler avec son mari sereinement. Ce n’est qu’en commençant par s’écouter avec attention que Déborah pourra renouer avec son envie, et arrivera à se faire entendre auprès de son mari.

« Je ne me sens pas écoutée » ? Faites entendre votre voix

Comme Déborah, Pauline réagit lorsque je lui demande : « qu’est ce que tu n’écoutes pas en toi ? « . Quand elle était enfant, elle a souffert d’une grave maladie. Ses parents l’ont donc choyé et ont dirigé toute leur attention sur elle. Pauline voyait ses frères et sœurs, privés de l’attention de leurs parents, obligés de se débrouiller seuls. De retour de l’hôpital, elle avait pris l’habitude de se faire toute petite, ne se plaignant jamais de ses douleurs,  afin que ses parents concentrent leur attention vers ses frères et sœurs.

Cette habitude de taire ses besoins et ses douleurs, Pauline l’a gardée à l’âge adulte. Devenue une jeune femme pétillante et joyeuse, elle met beaucoup  de chaleur dans l’éducation de ses enfants et d’énergie dans sa vie professionnelle. Mais lorsqu’elle passe la porte de mon cabinet, elle me confie se sentir comme un « soufflé au fromage » qui serait totalement retombé. Elle ne trouve pas sa place, ce qui provoque beaucoup de rancune envers son entourage.

« Mes enfants ne m’écoutent pas, mon mari ne tient pas compte de mes envies, personne ne m’entend ».

Pauline souffre de cette situation et me demande « pourquoi je ne me sens pas écoutée par mes proches ? ». Pour moi, la vraie question est plutôt : « pourquoi mes besoins passent après ceux des autres ? ».

Réconciliez-vous avec votre histoire

Avant de faire entendre sa voix, il faut l’écouter. Pour cela, il est bien souvent nécessaire de se réconcilier avec son histoire. Pauline doit redécouvrir cette souffrance tue lorsqu’elle était enfant, verser ses larmes retenues, s’accorder de la bienveillance. Un travail qui lui a donné l’occasion de comprendre que c’est son expérience de vie d’enfant qui a provoqué en elle l’inhibition de ses sentiments. Il lui a également permis de prendre conscience de la petite fille en elle qui attendait que l’on panse ses blessures. Avec le temps, elle a appris à laisser de la place à ses besoins.

Pauline a construit un sas entre les autres et ses souffrances. Cette zone à penser et de protection a contribué à entretenir des relations plus équilibrées avec son entourage, à se sentir plus écoutée, à sa juste place . Elle me confie : « je ressens moins de colère contre les autres, l’attention que je prête à mes besoins me fait grand bien. J’ai rompu le cercle vicieux du sacrifice ce qui m’a permis de me réconcilier avec moi-même ».

Finalement, Pauline a assaini sa relation aux autres en se débarrassant de tout ce qui l’encombrait, notamment en écoutant sa vie intérieure jusqu’à présent ignorée.

Le point commun entre toutes ces histoires est qu’avant de se faire entendre, il est nécessaire de « se faire entendre de soi-même ». Philippine, Deborah et Pauline ont, chacune à leur façon, cherché en elles pour découvrir leurs besoins et leurs peurs qui n’étaient jusque-là pas entendus. Si vous aussi, vous vous dites souvent « je ne me sens pas écoutée ni entendue », je vous invite à vous poser ces questions : sur quoi ai-je fait une croix ? Dans quel but ? Cela me coûte-t-il ? Si j’écoutais mon cri du cœur, qu’est ce qu’il me dirait ?

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Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne et créatrice de Ma Juste Place

Valérie de Minvielle, psychologue clinicienne

J’ai à cœur d’accompagner sur le chemin de leur juste place les femmes qui, à force de vouloir assurer sur tous les fronts, s’épuisent et font l’inverse de ce qui compte pour elles. En m’appuyant sur vingt ans d’expérience professionnelle en tant que psychologue et sur mon expérience de vie, j’ai mis au point une méthode sur mesure qui vous permet de bâtir une vie conjuguant sens et plaisir. Vous repartirez de chaque séance avec une vision plus claire de vos enjeux et des actions concrètes pour avancer.

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